J14 du confinement obligatoire après un retour de voyages
Ça y est, j’ai tenu jusqu’au bout. Je suis descendue mon escalier trois fois en 14 jours, pour aller mettre la poubelle dans le container. Demain matin, je serai libre. Enfin, façon de parler car je ne me sens pas en prison. Je me sens libre de vivre ma vie telle que je l’entends. C’est juste le cadre qui a rapetissé. Du monde entier, mes limites se sont arrêtées à mon appartement et son balcon. Pour le reste, c’est moi qui choisis de me sentir libre ou pas . Je me sens bien. Libre. J’ai quand même hâte d’élargir les limites.
Je regarde dehors et je ne vois presque personne sinon quelques voitures qui passent, des travailleurs qui rentrent chez eux probablement. Les voisins sont sur leur balcon et j’entends quelques rires depuis le mien. Ça fait du bien d’entendre la vie, des humains.
Je n’ai pas l’impression d’être en prison car la porte n’est pas barrée. Je pouvais sortir quand je voulais mais jusque sur mon balcon, pas plus loin. J’ai respecté ça, pour le respect de la Vie et de mes concitoyens, et je vais continuer à le respecter jusqu’à ce que le gouvernement nous dise que tout va bien et qu’on peut reprendre une vie normale.
J’ai quand même l’impression que demain matin, quand je me réveillerai, j’aurai recouvré une liberté, celle de sortir, d’aller marcher et faire mon épicerie. C’est une grand étape dans ce confinement actuel.
J’ai aussi fait deux applications pour des emplois. Je dois travailler pour gagner ma vie et payer la dette que le billet d’avion pour mon retour d’urgence du Sri Lanka m’a coûté, soit près de 1200 $CAD pour un aller simple. Le prix d’un aller-retour. Dette accentuée par le fait que le contrat de 4 mois que je devais avoir d’avril à juillet a été annulé, au moins pour deux mois.
Demain, avant de sortir marcher dehors, je ferai ma demande d’aide financière au gouvernement du Canada. Si je suis acceptée, j’aurai droit à 2000 $ par mois. Une aide spéciale pour les travailleurs et indépendants qui ne peuvent pas travailler. Merci de prier pour moi, pour que je puisse recevoir ce cadeau de la vie. Cela m’aiderait grandement.
Le soleil se couche et se lèvera demain matin. La presque pleine lune se lève et se couchera demain matin, encore plus pleine. Imperturbable cycle de vie permanent dans son impermanence.
Je pense à ma sortie à l’épicerie demain et je n’ai presque rien à acheter. Ce sera juste l’excuse pour sortir. Quand je regarde mon frigo et mon garde-manger, je me dis qu’on peut se nourrir avec pas grand-chose et devenir très créatif avec ce qu’on a ! C’est comme pour le garde-robe et les vêtements.
Alors demain, je n’irai pas faire de câlins à mes amis mais au moins, je verrai des gens pour de vrai. Après 14 jours de confinement, ça va faire drôle de retourner dans la société…
Belle nuit de veille de pleine lune rose… qu’elle vous soit douce et vous fasse faire de beaux rêve…